Jusque-là interdite à la télévision, la publicité ciblée, qui consiste à diffuser des spots différents en fonction de critères géographiques, démographiques ou comportementaux, pourrait voir sa règlementation évoluer dans le cadre d’une réforme de l’audiovisuel, menée par l’Autorité de la Concurrence. Dans un communiqué de presse, cette dernière a annoncé, le 21 février dernier, qu’elle souhaitait lever plusieurs contraintes en matière de publicité télévisée, et notamment, autoriser la publicité ciblée.
Le but de cette réforme est de permettre une concurrence plus équitable entre la télévision et les plateformes digitales de streaming telles que Netflix ou Amazon Prime, pour lesquels la publicité ciblée est autorisée.
Aux Etats-Unis, où ce type de communication est légale et très utilisée depuis bon nombre d’années, les plus grands groupes se sont alliés afin de proposer des publicités plus pertinentes et de rendre plus fluide la gestion de la publicité ciblée entre les opérateurs et les propriétaires de contenu. Pour ce faire, ils ont créé un consortium baptisé « Project OAR » (Open Adressable Ready) visant à fixer des normes techniques pour la publicité segmentée sur les télévisions connectées. De très grandes entreprises ont déjà pris part à ce projet, parmi elles : Disney, CBS, Hearst Television ou encore NBC Universal.
En France, plusieurs chaînes de télévisions, dont TF1, M6 et France Télévision ont exprimé leur souhait de voir cette règlementation sur la publicité ciblée évoluer, et ce, afin d’ouvrir ce canal de communication à de nouveaux types d’annonceurs qui n’y avaient pas accès, pour des raisons budgétaires ou liées à l’échelle de leur activité. Cela permettrait ainsi aux annonceurs de réaliser des campagnes plus pertinentes et efficaces, tout en réalisant des économies.
A noter que la réforme de l’audiovisuel, de l’Autorité de la Concurrence devrait également permettre d’ouvrir la publicité TV à des secteur pour lesquels elle n’était pas autorisée, tels que l’édition, le cinéma ou les promotions dans le secteur de la distribution. Cette réforme devrait ainsi permettre aux diffuseurs audiovisuels de s’adapter dans cette nouvelle ère du digital, où la data occupe une place prépondérante.